Partager mes connaissances et acquis

Tout au long de mon parcours professionnel, mêlant travaux de recherche et rencontres artistiques, plusieurs sujets ont pris le devant déclenchant un intérêt particulier et en éveillant davantage ma curiosité. Ces sujets m’ont accompagné, obsédé, dans la durée et en les approfondissant j’ai pu imaginer des manières (à moi) de les transmettre.

Sous forme d’ateliers, en control continu, de stage ou de cours magistral, voici les principaux thèmes que j’ai pu aborder en tant que formateur.

1) La danse-théâtre (ou le théâtre gestuel)

En partant de la lecture (reconnaissance et compréhension) de textes : poésie, forme narrative, conte, mais aussi vidéos et tableaux, nous travaillons sur la notion de corporalité et choralité. Mélangeant des exercises de concentration, dissociation corps, parole et rythme, nous construisons de petites structures dramatico-littéraires et musicales en donnant à l’expression du corps une référence de temps et d’espace. Des éléments simples qui, par le jeu du travail collectif, aboutissent à un ensemble complexe où tous les participants sont amenés à construire une partition corporelle et doivent connaitre les textes à la perfection. Ce travail constitue finalement la rencontre dynamique du mouvement et du texte afin d’élaborer ou de créer une situation dramatique à travers un langage dramatique.

2) Le théâtre de l’absurde et ses dérivés

Au XXe siècle, le plus populaire parmi les mouvements d’avant-garde fut le théâtre de l’absurde. Héritiers spirituels de Jarry, des dadaïstes et des surréalistes, influencés par les théories existentialistes d’Albert Camus et de Jean-Paul Sartre, les dramaturges de l’absurde voyaient, selon le mot d’Eugène Ionesco, « l’homme comme perdu dans le monde, toutes ses actions devenant insensées, absurdes, inutiles ». C’est à partir de là que nous allons expérimenter afin de trouver notre propre anti-héros contemporain. Le théâtre de l’absurde tend à détourner tout déterminisme logique, à rendre contradictoire le pouvoir de communication du langage pour laisser apparaître sa fonction ludique. Auteurs potentiels : Eugène Ionesco, Samuel Beckett, Jean Genet, Gregory Motton, Roland Dubillard, Valère Novarina, Eduardo Pavlovsky, Woody Allen, Howard Hawks, Peter Handke, Jean Tardieu, Stefan Zweig, Jacques Prévert, Franz Kafka

3) Découverte du clown

Profond et léger, le clown est le genre dramatique le plus contrasté et révélateur du comportement humain. Il est naïf, spontané et dépourvu, à priori, de toute contrainte sociale, tout en étant en relation avec son environnement. Le travail est porté sur cinq axes : a) le masque neutre à travers le regard, la corporalité et la confrontation à l’autre. b) Être en communion total avec son environnement. c) Développer un travail sensoriel. Faire place à l’enfant qui est nous. Trouver son clown. d) L’entrée du clown est le véritable point de départ de la scène à jouer. Dès le premier instant, le clown amène un état et le livre sans entraves créant un véritable duel avec son environnement. e) Créer une histoire avec introduction, développement et dénouement où la poésie deviendrait un acte dérisoire et tragique.

4) Les coulisses du théâtre

Selon la taille du théâtre et les moyens dont on dispose les coulisses ont été inventées et réinventées au fil des époques. Dans les coulisses, un autre univers théâtral ou dramaturgique se crée presqu’aussi magique et surprenant que celui de la scène. On y trouve : les loges des artistes, les costumes qui vont servir à jouer la pièce, la maquilleuse, l’habilleuse, mais aussi une bonne partie des éléments techniques tels les câbles, prises électriques, éléments de décor, châssis mobiles portant les décors, divers supports, estrades…

Les coulisses sont aussi des espaces d’attente, de patience, de nervosité. Les acteurs, danseurs, chanteurs, musiciens attendent, en coulisse, le moment d’entrer en scène… L’artiste, pendant cette attente, qui souvent est vécue comme endurante, fait les tous derniers préparatifs, il ajoute, habille ou déshabille, répète une fois de plus son texte, s’échauffe. Les techniciens sont aux aguets, à l’écoute des artistes et du top chrono scénique.

5) L’écriture dramatique appliquée au cinéma

Le but de cet atelier est de comprendre l’utilité à faire un plan : début, déroulement, point culminant et dénouement, intégrer les bases pour la construction d’un personnage et de s’entrainer de manière constructive à la description d’actions et à l’écriture de dialogues comme une partie intégrante d’une histoire, d’une situation dramatique ou d’un scénario.

Ce travail est effectué à partir de prémisses et concepts sur le conte et la narration selon Vladimir Propp et Algirdas Greisma, Syd Field, Jacques Aumont, Marga Varea et Robert McKee, des exercices d’écriture selon Jean Claude Carrière et Pascal Bonitzer et les points de vue (à accepter ou à contester) de Bob Wilson, Lori Renato, Bernard Trémège et Jaime Kogan entre autres. Et enfin, comment incorporer à nos scènes et à notre histoire l’élément musical, le climat atmosphérique, le contexte historique, caractérisations des personnages…

Le travail d’écriture s’inspirera également d’extraits de films et ou pièces de théâtre célèbres, de décors préexistants, voire de compositions musicales pour le cinéma. Voici quelques idées : Orson Welles : Citizen Kane (1941). Howard Hawks : French connexion 1971. John Cassavetes : A Woman Under the Influence (1974). Jean Luc Godard : Le mépris (1963). Peter Greenaway : The Cook, the Thief, his Wife and her Lover (1989). Patrice Chéreau : Intimité (2001). Jacques Audiard : De battre mon cœur s’est arrêté (2005). Woody Allen : Annie Hall (1977), Interiors (1978). Peter Weir : Le cercle des poètes morts (1990), The Truman Show (1998). Frères Cohen : Fargo (1996), The Big Lebowski (1998). Thomas Vinterberg Festen (1998). Rob Reiner When Harry Met Sally (1989). Michel Gondry : Eternal Sunshine of the Spotless Mind (2004). Alejandro González Iñárritu : Amours chiennes (1999). Fabian Bielinsky : Les neufs reines (2002).