Ayant hérité d’un goût pour la musique, le théâtre et la danse de par ma mère, chanteuse lyrique professionnelle pendant 35 ans, me former au jeu d’acteur, au chant, à la danse, à l’écriture, monter sur un plateau… c’était pour moi une évidence. Très vite, ayant déjà l’appetit pour l’écriture poétique, je me suis lancé dans l’écriture dramatique et la mise en scène.

C’est à Buenos Aires où tout a commencé, d’abord à l’école de téâtre d’Alejandra Boero et par la suite avec les cursus de mémoire sensoriel d’Augusto Fernandez et de mise en scène et de scénographie de Jaime Kogan et à l’Opéra Colon. Après avoir dirigé avec succès deux spectacles, je pars pour Paris et je donne naissance en 1992 à la compagnie Diffluences avec le soutien amical et indispensable de Danièle Migliore, chercheuse au CNRS et passionnée de musique et de théâtre.

Je suis particulièrement attiré par l’inattendu, ces situations un peu égarée de l’entendement, comme tremplin pour faire parler l’intime. Je suis fasciné par les êtres changeants, sans repères, agrippés à leur détresse métaphysique. Je compose à partir du quotidien, je les trouve dans les rues, en ville, à la campagne, au cinéma, au théâtre, évoqué sur une magazine, tout fait sens et tout m’inspire. Je pars du principe que nous sommes tous malgré nous des antihéros prisonniers de notre société ou de forces invisibles dans un univers souvent à contre-courant. Je fabrique en imaginant un univers gestuel, pouvant se rapprocher de la danse contemporaine, du mime, d’une danse de caractère, d’une pathologie, d’un ouvrier manipulant son outils… Le type d’écriture, le répertoire, le public auquel je m’adresse ont tous des caractéristiques qui déterminent un style de théâtre physique, réflexif et en mouvement perpétuel.